2 juillet 2025

Comment maintenir l’authenticité des récits face aux attentes du jury ?

rester authentique face au jury

Participer à un concours d’écriture, c’est se lancer dans une aventure à la fois personnelle et publique. Pour les jeunes auteur·es, c’est souvent un premier pas vers la reconnaissance littéraire. Mais ce chemin soulève une question essentielle : comment rester fidèle à sa voix intérieure tout en répondant aux attentes d’un jury ?

Dans le cadre d’un concours comme le https://prixclara.fr, qui valorise la littérature écrite par les adolescent·es, il peut être tentant d’adapter son style ou son sujet à ce que l’on pense être “attendu”. Pourtant, c’est souvent l’authenticité qui fait la différence. Voici quelques pistes pour réfléchir à cet équilibre délicat.

Les attentes d’un jury : cadre ou carcan ?

Un jury littéraire n’est pas un bloc figé. Il est composé de lectrices et lecteurs sensibles, attentifs à de nombreux critères :

  • la qualité de l’écriture : clarté, richesse du vocabulaire, rythme
  • la cohérence du récit : construction, progression, fin maîtrisée
  • l’originalité : angle, regard, sujet abordé

Mais il existe aussi des tendances implicites. Certains thèmes sont plus fréquents que d’autres : l’écologie, les questions d’identité, les drames familiaux… Cela peut créer une pression, souvent inconsciente, d’écrire “dans l’air du temps”.

Résultat : on peut se mettre à raconter une histoire non pas parce qu’elle nous touche, mais parce qu’on croit qu’elle plaira. C’est là que commence le risque de formatage.

L’authenticité comme moteur de l’émotion littéraire

Pourtant, ce qui touche véritablement un jury, c’est rarement un récit conforme aux attentes. C’est un texte sincère, porté par une émotion juste, une voix unique.

Plusieurs lauréat·es du Prix Clara en témoignent : ils n’ont pas écrit pour séduire, mais pour exprimer quelque chose de personnel, parfois difficile, souvent vrai. C’est cette vulnérabilité, cette honnêteté littéraire, qui donne de la force au récit.

Un récit fragile, imparfait, mais sincère, a souvent plus d’impact qu’un texte techniquement parfait mais distant. L’authenticité devient alors un véritable atout.

Comment préserver sa voix sans s’exclure du cadre ?

Rester soi-même ne veut pas dire ignorer toutes les règles. Il s’agit plutôt de trouver un équilibre entre expression libre et exigences du genre narratif. Voici quelques repères :

  • Choisissez un sujet qui vous remue, pas un sujet “intelligent” pour impressionner.
  • N’écrivez pas pour prouver que vous êtes mature. La sincérité est bien plus convaincante que les tournures compliquées.
  • Acceptez votre singularité. Votre univers a de la valeur, même s’il est différent.
  • Expérimentez : structure libre, narration à la première personne, journal intime, forme poétique… osez !

L’essentiel est de respecter les bases : un début, un développement, une fin, une cohérence globale. Le reste, c’est vous.

Le jury, un allié plus qu’un obstacle

Il est facile d’imaginer un jury comme un censeur sévère. En réalité, la plupart des jurys – notamment celui du Prix Clara – sont ouverts à la diversité des formes, des sujets et des voix.

Leur rôle est de déceler l’intensité d’un récit, pas de cocher une liste de critères figés. Ils sont souvent touchés par ce qui sort du cadre, ce qui bouscule, ce qui dérange parfois… mais avec justesse.

Chaque année, des textes atypiques, bruts, parfois audacieux sont publiés. Cela prouve une chose : être soi-même n’est pas un risque, c’est une richesse.

Écrire vrai, c’est écrire fort

Écrire pour un concours, c’est une aventure exigeante. Mais au lieu de chercher à plaire, il est souvent plus puissant de chercher à dire quelque chose d’essentiel. L’émotion, la sincérité, le regard personnel sont des forces littéraires, pas des faiblesses.

Le jury ne cherche pas un modèle. Il cherche une voix. La vôtre.